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Libération
Critique

Patrouille en terrain miné.

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«Brooklyn South», le pilote (série en 22 épisodes). Série Club, 21 h 40.
publié le 22 août 2001 à 0h27

Créée en 1997, cette série de Steven Bochco (qui signa déjà NYPD, même ville et sensiblement mêmes ambiances), au style lapidaire et tranchant, a le louable mérite d'esquisser la vie quotidienne d'un commissariat de Brooklyn, l'un des quartiers les plus dangereux de New York. Rien à voir avec les poursuites à la Starsky & Hutch. Certains flics y sont vraiment hargneux et leur vie privée ferait hurler les ligues de vertu. Mais ils ont les nerfs et, s'ils picolent, c'est pour s'affranchir d'un quotidien où il arrive (c'est le cas dans ce pilote) que, pour ce job à 34 000 dollars l'année, un collègue y laisse sa vie.

Refusant le politiquement correct, qui évite les vagues dès qu'il s'agit de mettre en scène les minorités, Bochco et ses trois scénaristes y vont carrément. Un déséquilibré, toxico et black, très remonté contre la police, tire sur la foule, tuant à la fois des habitants du quartier, dont un aveugle musicien, mais aussi trois flics, et en blessant un autre. Pour la police, c'est une ordure. Même s'il est black, ce n'est pas une victime. Blessé, il est conduit au commissariat, mais il meurt. Ce qui réveille sa communauté. Un grain de sel socio ajouté au climat new-yorkais, où tout le monde se définit d'abord par son appartenance communautaire. Sauf peut-être justement dans cette police où tous doivent faire équipe, quelles que soient les affinités. A signaler, par ailleurs, la copieuse scène d'ouverture ­ long plan sur un matin ordinaire au commissariat (affectation d