Intitulée «génération radio libre», la soirée à laquelle nous convie ce soir Canal + ressemble, à première vue, à une soirée spéciale Nova. Est-ce, comme le dit ironiquement le journaliste Frédéric Taddéi, parce que Jean-François Bizot posséderait 1 % de la chaîne cryptée? En effet, sur les pas de l'ex-directeur d'Actuel et actuel directeur de Nova (magazine et radio), on plonge, pendant plus de trois heures, dans les années folles des radios libres. Avec un documentaire qui s'essaye joyeusement à l'historique (Libre antenne, à 20 h 35), une émission à sketches qui pourrait s'intituler «Les enfants de Nova» avec Nery en guise d'Arthur (l'Amicale du rire laïque, à 23 h 05), et un catalogue irraisonné des musiques actuelles, de 1970 à nos jours (Big Nova Mix, à minuit). Passé l'effet pub pour papy Nova, le tout a la bonne couleur fêtarde et iconoclaste de la tribu Bizot. Un chef tribal que l'on voit ici entraîner trois générations de DJ, d'animateurs, de musiciens et de comiques, derrière la mini-révolution culturelle que fut la libération des ondes après 1981.
Dans le premier documentaire, par un nerveux remix d'images rares de ces studios sauvages, Antoine Lefébure et Matthias Sanderson rappellent ce qu'il en fut de la guérilla à laquelle se livrèrent quelques jeunes chevelus contre le monopole de la radio et la censure, de 1977 à 1981. S'inspirant des radios off-shore anglaises comme Caroline, surgissent alors des milliers d'antennes (Radio Verte, Radio Ivre, RFM, Carbone 14