Mercredi, sur TF1, l'intraitable Combien ça coûte faisait sa rentrée et ça allait barder, comme d'habitude. En fait, ce fut mieux que ça. On assista à un véritable tour de force; de ceux qui nous permettent d'aller au lit coeur léger et tête divertie. Et c'est quand même beaucoup pour ça qu'on la regarde, la télé. L'exploit, c'est la nouvelle nature de Jean-Pierre Pernaut, notre Harpagon national, d'ordinaire si prompt à taquiner l'élu dispendieux, devenu soudain si digne, si réservé, si compréhensif. Avant-hier, ses limiers s'étaient penchés sur un sujet houleux: «Les vacances de Jacques et Lionel». Avec Pernaut aux commandes, on s'attendait à un tir de poujades, avec chiffres et bruits de grosse caisse à la clé. Ça démarra comme toujours par de grandes questions. Et qu'est-ce qu'il s'achète, Lionel, pour le petit déjeuner? Du lait demi-écrémé et du cacao (16 F, nous dit l'épicière). Et sa maison de l'île de Ré, elle est où, elle est comment? C'est celle aux volets gris, celle qui paie pas de mine («Vous plaisantez?», demande un vacancier, un brin déçu). Et Lionel d'entrer dans une boutique, d'en sortir (mais oui), d'enfourcher son vélo et d'hésiter avant de franchir un terre-plein (une image subliminale se serait-elle cachée ici? Ce terre-plein, ne serait-ce pas la Corse? Les élections?) Bref, rien que de l'essentiel. Lionel est un type comme nous, qui fait ses courses estivales en VTT, et puis basta. Pas de quoi rêver, pas de quoi voter.
Ensuite, place à «la star». Avec so