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Libération
Critique

Micro-inventeurs, méga-copieurs.

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«Les Pirates de la Silicon Valley». Canal+, 21 h.
publié le 7 septembre 2001 à 0h45

Les heures épiques de la micro-informatique racontées en fiction télé, les aventures de Bill Gates (Microsoft) et Steve Jobs (Apple) scénarisées pour les masses! La chose avait fait du bruit aux Etats-Unis, voilà deux ans (1), lors de sa diffusion sur la chaîne câblée TNT. Il lui aura fallu un paquet de temps pour traverser l'Atlantique. Finalement, rien ne pressait: les Pirates de la Silicon Valley est un très mauvais téléfilm. Ces quatre-vingt-dix minutes, réalisées par Martyn Burke, ont toutefois une vraie qualité: à force de caricature, elles finissent par toucher juste. Après avoir brossé avec moult clichés les jeunes années des pères respectifs de Windows et du Macintosh, Burke s'emploie à faire le procès de deux cas pathologiques. D'un côté Jobs, tyrannique et mégalo, qui ne serait jamais vraiment redescendu d'un trip à l'acide. De l'autre Gates, besogneux coincé de chez coincé. Ces hommes ne seraient pas de géniaux innovateurs, mais des bêtes de marketing et des copieurs invétérés (le premier piquant les bonnes idées de Xerox pour faire le Mac, le second décalquant le Mac pour faire Windows), d'où le titre.

On craignait de voir les deux hommes campés en héros, ils nous sont présentés en quasi-salauds. Aux dires des intimes, Noah Wyle (Dr Carter des Urgences) incarne Jobs de façon très convaincante. Bill Gates a eu moins de chance sous les traits d'Anthony Michael Hall. Aucun des deux acteurs n'a rencontré son modèle avant le film. Après, on imagine mal qu'ils soient d