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Libération
Critique

Le Roy Ladurie, le «truffier»

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«Emmanuel Le Roy Ladurie», dans la collection «Histoires d'historiens». Histoire, 21 h 45.
publié le 11 septembre 2001 à 0h47

Raisonnablement, on ne peut y voir un hasard de programmation. Hier soir, sur Histoire, Sacha Guitry nous livrait sa vision de l'histoire, grande, glorieuse dans Si Versailles m'était conté. Cent soixante-cinq minutes d'essentiel et de légèreté bien éloignées de l'histoire des Annales. Quoique... La petite histoire des grands de ce monde ne vaut-elle pas en un sens la grande histoire des petits de ce monde? Et voici donc, heureux hasard, le spectateur introduit au plus délicat du débat, jamais résolu, auquel justement Emmanuel Le Roy Ladurie apporte sa contribution joyeuse dans ces quatre entretiens accordés en novembre 2000 à Marc Riglet. Il était question dans le premier (diffusé mardi dernier), classiquement intitulé «engagements», de son deuxième livre, Montaillou, village occitan (Gallimard) paru en 1975 et qui, l'auteur ayant «fait» Pivot, connut un succès ahurissant (142 999 exemplaires de la première édition vendus). Sans fausse modestie, l'historien se souvient que son éditeur misait plus sur les mémoires de Mohammed Ali, parus en même temps, et qui firent un bide...

Sans analyser les raisons de ce succès, Le Roy Ladurie livre sa méthode: «Il y a deux sortes d'historiens, le truffier et le parachutiste. [...] Le parachutiste c'est celui qui ratisse les djebels, qui essaye d'avoir une vision très complète» à la Michelet. Quant au truffier, dont il est, il «cherche la pépite». Pour Montaillou, ce sera un fort volume en latin, le registre d'inquisition de Jacques Fourni