Londres de notre correspondant
C'est un multimillionnaire, un brillant économiste, mais surtout un néotravailliste convaincu. La nomination mercredi à la présidence de la BBC d'un proche du gouvernement de Tony Blair a fait hurler les conservateurs.
Depuis un an, Gavyn Davies, 50 ans, partageait son temps entre la banque d'investissement Goldman Sachs, dont il était jusque-là l'économiste en chef pour le secteur international, et la vice-présidence de la radio télévision publique. Il connaît parfaitement le monde de la communication et son nom circulait comme possible successeur d'Eddie George, gouverneur de la banque d'Angleterre.
Homme d'affaire. Mais cet homme d'affaires, qui possède une fortune personnelle estimée à 150 millions de livres (240 millions d'euros), est aussi l'un des principaux donateurs du New Labour. Il a dans sa jeunesse collaboré avec deux premiers ministres travaillistes, Harold Wilson et Jim Callaghan. Son épouse, Sue Nye, est l'assistante personnelle de Gordon Brown, l'actuel ministre des Finances.
Gavyn Davies se défend d'avoir été placé à la tête d'une des plus vénérables institutions du royaume par «copinage» et rappelle qu'il a été choisi par une commission en principe indépendante du pouvoir. Il dirigera le conseil des douze gouverneurs garants de la mission de service public, de l'indépendance et de l'impartialité de la BBC, que les Britanniques surnomment, avec un brin d'ironie, Auntie («Tatie»).
Influence. Un poste très convoité, à la mesure d'un