Londres de notre correspondant
C'est une demi-victoire pour la BBC. Au grand dam du secteur privé, la ministre de la Culture, Tessa Jowell, a donné voici quelques jours son feu vert à une petite révolution dans le paysage audiovisuel du royaume. L'Office public de radiotélévision va pouvoir créer d'ici à 2003 trois nouvelles chaînes et cinq stations de radio. Toutes numériques. Avec une telle force de feu, ses dirigeants espèrent reconquérir la jeunesse britannique. Mais la BBC doit revoir l'un des éléments clés de son projet: une chaîne de divertissement, qui a été recalée par le gouvernement.
L'arbitrage du gouvernement travailliste était attendu depuis des mois. Tessa Jowell a profité de l'un des plus grands pince-fesse du monde des médias, la réunion bisannuelle de la Société royale de la télévision à Cambridge, pour lancer son pavé. L'ironie veut que parmi les invités d'honneur figurent les critiques les plus acharnés du projet, à commencer par Rupert Murdoch, le tycoon australien, patron de BSkyB.
Trois nouveaux titres vont faire leur apparition sur les écrans. BBC 4, une sorte d'Arte d'outre-Manche, remplacera l'actuelle «chaîne de la connaissance». Elle mêlera documentaires et émissions culturelles. Coût annuel estimé: 26 millions de livres (41,1 millions d'euros). Playbox, avec ses Teletubbies et ses Tweenies, cherchera à toucher les enfants de moins de six ans tandis que Children 2, à caractère plus éducatif, visera la tranche suivante des six-douze ans.
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