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Libération
Critique

Les malheurs de Chantal.

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«L'Impure», Festival, 20 h 30.
publié le 24 septembre 2001 à 0h53

Un mélo, un vrai. En 1992, Paul Vecchiali, cinéaste à la réputation plutôt intello, tournait pour la télé publique l'adaptation-fleuve d'un des romans à l'eau de rose de Guy des Cars, le plus brillant représentant (si l'on ose dire) de la littérature de gare made in France. Le scénario de l'Impure, qui ferait passer le moindre titre de la collection Harlequin pour un modèle de sobriété, peut se résumer ainsi: Chantal, fille de l'Assistance publique, est un mannequin aux moeurs légères dans le Paris de 1931. Elle tombe amoureuse d'un riche lord anglais, qui en fait sa maîtresse officielle et lui donne un fils. Un conte de fées trop beau pour être vrai: la jeune mère apprend qu'elle est malade de la lèpre. Sans avouer son mal, elle décide de fuir amour et enfant pour se faire soigner dans une île-léproserie perdue dans l'océan Pacifique. Après bien des rebondissements, elle retourne en France pour retrouver son fils, qui la rejette, et devenir nonne. Ahurissant? Certes. Ridicule? Presque. Et pourtant, ça marche. Paul Vecchiali, dont beaucoup des films précédents jouaient déjà avec les codes du mélodrame, croit suffisamment à son histoire pour que ses spectateurs, à leur tour, puissent y croire. Avec juste ce qu'il faut de distanciation: les violons se font (relativement) discrets, la mise en scène n'en rajoute pas dans le style caméra tournoyante, et la reconstitution classieuse des années 30 lève les dernières réticences. Surtout, l'altière Marianne Basler (la pute au grand c