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Libération

«Maintenant, la psychose».

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publié le 24 septembre 2001 à 0h53

Est-ce un remake du 11 septembre, ou un avant-goût de ce que l'on verra bientôt sur nos écrans à coins carrés? Est-ce Toulouse-sur-Hudson, ou Kaboul en World War Center? Il y a du New York, forcément, dans ces images de poudrière toulousaine. Un bout de ville qui devient poussière, les trottoirs en civières de fortune, les pompiers partout, et les vitres en porte-malheur, et Chirac et Jospin qui accourent sans se croiser. A la télé, c'est reparti. Des bilans chiffrés en supplantent d'autres, des numéros d'urgence se télescopent, et si les experts ont enfin changé de visage, c'est hélas toujours ce ballet dérisoire de plateau en plateau ­ dérisoire et fatigant, autant pour eux que pour nous.

Sur tous les écrans, c'est le même aller simple d'un Capitole à l'autre, de Washington à Toulouse. Une riveraine: «Je me suis dit, c'est la suite des attentats... Maintenant, c'est la psychose.» Un commentateur d'iTélévision: «Le site ressemble à un vaste champ de bataille.» Un autre, de TF1: «Des images de guerre, des images de ville bombardée.» Déjà, les mêmes masques blancs sont de sortie. Et nous, on n'en sort pas. Le monde a bien basculé. Quoi qu'il arrive, désormais, on se demandera s'il n'y aurait pas du Ben Laden là-dessous. C'est le b.a.ba du terrorisme: faire croire qu'il est partout, et que les pires menaces sont désormais possibles, en direct. A se demander d'ailleurs si les premiers témoignages de blessés n'étaient pas empreints de cette peur. Ils étaient sobres, presque défai