Un beau grand-père au visage paisible et à la voix doucereuse. Son nom? Pol Pot, alias «Frère numéro 1»; autrement dit, le principal responsable du génocide cambodgien qui, en trois ans, huit mois et vingt jours (entre 1975 et 1978), fit 1,7 million de victimes sur une population de 7 millions. Adrian Maben, le réalisateur des trois documentaires présentés au cours de cette Thema consacrée aux Khmers rouges, a largement puisé dans l’interview de Pol Pot, filmé quelques mois avant sa mort, en 1997, par le journaliste américain Nate Thayer. «Il faut que je vous dise: je n’ai pas rejoint la lutte armée pour assassiner le peuple. Maintenant, regardez-moi, intime Pol Pot à son interlocuteur. Est-ce que j’ai l’air méchant? Pas du tout...» On scrute ce visage insondable et, effectivement, on ne cesse de se poser la question: comment a-t-il pu?
Dans un souci à la fois éthique et pédagogique, Arte retrace dans un premier volet (les Khmers rouges: pouvoir et terreur) l'histoire de la marche au pouvoir des séides de Pol Pot et leur règne aussi éphémère que monstrueux. On y (ré)apprend que les Khmers rouges n'étaient qu'un mouvement de rébellion communiste totalement inoffensif au début des années 70. Chassé du pouvoir, le roi Sihanouk s'en servit, le renforça, pour mieux reconquérir son trône en 1975, avant d'être assigné à résidence à partir de 1976. Les images du monarque tout sourires au côté de Pol Pot et de ses acolytes sont, à cet égard, dévastatrices. Avant de plonger dans le por