Il ne pensait pas qu'Ehud Barak pourrait ramener la paix au Proche-Orient, mais il s'est désisté en sa faveur lors des élections de 1999 qui ont balayé Bibi Netanyahou de la scène politique israélienne. Ainsi est Azmi Bishara, premier Palestinien de citoyenneté israélienne à avoir brigué la fonction de Premier ministre de l'Etat hébreu. Avec un mot d'ordre: Israël doit être l'Etat de tous ses citoyens. Lui qui définissait Barak comme «un moindre mal (comparé à Netanyahou, ndlr), mais un mal tout de même», n'a pas renouvelé l'expérience lors des élections anticipées de février 2001. En pleine Intifada, alors que chaque voix comptait, le député Bishara a appelé les Arabes israéliens à boycotter le scrutin «pour qu'aucun Premier ministre d'Israël n'imagine pouvoir tuer nos enfants et récupérer nos voix ensuite». Un homme courageux, obstiné, qui préfère perdre plutôt que se compromettre.
Alors que l'Intifada entre dans son treizième mois, alors que le fossé se creuse entre Juifs et Arabes d'Israël comme en témoigne l'implication d'Arabes israéliens dans certains attentats récents, Citizen Bishara raconte au quotidien, sur un ton sobre et plein d'humour, via le portrait de ce député pas comme les autres, le mal-être, les peurs, les rêves, les interrogations de ces Arabes israéliens qui ne se sentent ni tout à fait palestiniens, ni tout à fait israéliens, mais aussi incroyablement les deux à la fois. Juive du Maroc, française et israélienne, Simone Bitton, la réalisatrice, sait tou