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Libération
Critique

Trompette de la gloire

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publié le 29 septembre 2001 à 0h58

Le dimanche, c'est culte. L'esprit religieux ayant, en ce XXIe siècle commençant décidé de s'installer officiellement partout, nous voici conviés à un voyage au pays des icônes. En épigraphe, les initiateurs de cette série de cinq documentaires affirment gaillardement: «Quand la légende est plus belle que la vérité, c'est la légende qu'on imprime.» Ita est! Voici donc, à l'heure des vêpres, un voyage au pays des icônolâtres de notre triomphante modernité: les fans.

Précision, une icône (du grec image), n'est pas un grand homme ni une star. C'est une idole à laquelle s'identifier, avec laquelle l'on noue un lien sentimental, qui fait partie du quotidien, réel ou rêvé. Primum inter pares, voici le poupon de 4 kilos né à Ismaïlia, mort accidentellement le 11 mars 1978, à 39 ans et projeté illico au royaume des icônes éternelles: Claude François, ses strass, ses clodettes... Preuve de ce qu'il est réellement une idole? L'âge de ces fans, ici filmés. Pierre, prototype du garçon réservé et sensible. A Quimper, il préside un fan-club et ce jour accueille un de ces sosies du chanteur qui se produisent dans des spectacles très courus... Il lui tend un flacon: «le parfum de Claude». «On sent une présence», dit le sosie. Le lien de Pierre avec le chanteur mort trois ans avant sa naissance? «Pour moi, c'est un membre de ma famille.» Ce que confirme Liliane qui avoue avoir plus pleuré lors de la mort de son Dieu que de son père... Dès lors, la vie entière des fans est occupée par l'adorat