Le film qui ouvre cette soirée, Globalement contre, résume, parfois malgré lui, les difficultés de visibilité du mouvement antimondialisation: comment donner forme à des revendications hétérogènes? Comment coordonner un mouvement de libération zapatiste ici, anti-OGM là, anarchiste là-bas et protaxe Tobin ailleurs? Comment se débarrasser des vieux slogans issus des années 70 (l'anti-impérialisme, le pacifisme...) pour construire une expertise inédite? Cette question de la forme atteint le film lui-même, lequel peine à trouver son chemin entre le film militant, le pensum pédagogique, le clip post-Woodstock et une antipub des Adbusters, le collectif canadien détourneur de campagne.
Globalement contre est constitué en alternance d'images tournées sur les spots les plus courus de la révolte (Millau, Seattle, Davos, Nice, Gênes), images souvent inédites, saisissantes et carrément révoltantes lorsqu'il s'agit de tabassages en règle (José Bové qui se prend un jet de lacrymo sans raison à Davos) et d'interviews sound bites de Jeremy Rifkin, le théoricien de la fin du travail, Naomi Klein, l'auteure canadienne de No Logo, Bernard Cassen, le leader d'Attac, etc. Le tout forme une bande-annonce «antimondialisation» très «Canal» un côté concepteur-rédacteur séduisant quoique un peu creux de quelque chose à venir (un film peut-être), dont les pistes sont esquissées à coup de slogans percutants: «Une génération ne peut pas vivre avec le commerce comme unique horizon (Rifkin)»; «nous av