Décembre 2000: pour un franc symbolique, le groupe italien Poligrafici Editoriale se paie une danseuse mal en point: France-Soir. Mais il a un projet: un ambitieux city magazine de 32 pages, baptisé «Paris France-Soir». Avec un tel joker, le nouveau propriétaire en est convaincu, la relance est assurée. Hélas, les 32 pages ne sont bientôt plus que huit. Puis zéro. Bilan: un directeur de la rédaction en moins. En avril, Dominique Pouchin, las du report du grand projet, démissionne.
Octobre 2001: la danseuse a échappé de justesse au dépôt de bilan cet été. Une soixantaine de postes essentiellement à la fabrication ont été supprimés le 5 septembre. France-Soir creuse tous les mois son déficit de 8 à 10 millions de francs (1,2 à 1,5 millions d'euros). Mais le propriétaire a de la suite des idées. Et le voilà qui ressort son grand projet: un cahier spécial Paris de 16 pages, inséré au milieu du quotidien, qui pourrait bien grossir si le public se laisse tenter. Pour ce faire, le groupe s'est offert les services de Jean Maçon, un ancien des éditions locales de son concurrent, Le Parisien. Et bien sûr, il est censé lancer le fameux supplément qui doit sauver le quotidien!
Déficit. Sérieux cette fois? «Il sera en kiosque le 15 octobre, assure le directeur de la publication, Giovanni Serafini. A cette occasion, nous offrirons aussi une nouvelle Une, plus claire. Ce projet nous l'avons depuis toujours. Nous avons dû y renoncer quand nous avons découvert l'ampleur des déficits que no