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Libération

«Oui, l'Américain, on t'entend»

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publié le 3 octobre 2001 à 1h09

Ce sont des petits instantanés d'un monde en guerre, des petits riens qui passent et repassent et s'effacent (ou mal). C'est ce journaliste, sur Sky News, qui fait des ronds sur une carte d'Asie centrale, comme s'il s'agissait de la météo ou de l'état des routes. Ce sont Tony Blair et Madame, arrivant hier à Brighton, au congrès des Travaillistes (sur BBC World). Ils sont main dans la main. Lui avec son sourire de toujours; elle avec son badge d'accréditation qu'elle agite, pleine d'insouciance. Dans la salle, lors de son discours de guerre, Tony Blair n'aura plus son rictus. Ni même d'yeux, tant il apparaîtra fatigué. Mais quelle est cette silhouette, là, derrière lui, que certains angles (rares) nous révèlent? Un préposé au langage des sourds et malentendants, vraiment? Ou un marionnettiste qui guide le Premier Ministre? Ou, pire, un hypnotiseur venu nous endormir?

Ces petites vues télémartiales, ce sont encore ces T-shirts portés par les agents du FBI, tellement nombreux (on nous le répète et répète et répète: «La plus vaste enquête de tous les temps») qu'il faut bien qu'ils se repèrent. T-shirts jaunes et bleus pour les équipes d'intervention; noirs et blancs pour les brigades de recherche («FBI Evidence Response Team»), comme autant d'accoutrements d'«employés du mois» pour tous.

Ce sont encore ces images similaires de militaires à l'entraînement aux légendes distinctes selon leur provenance: «images de propagande Ben Laden» d'un côté; «entraînement des unités air-terre-m