Anniversaire de l'abolition de la peine de mort oblige, on se penchera ce week-end sur l'homme auquel incombait le geste fatal: le bourreau. Méprisé, conspué mais toujours craint, l'exécuteur public exerce sur les esprits une fascination macabre. En témoigne l'énorme succès que rencontra il y a quelques années l'écrivain Michel Folco avec Dieu et nous seuls pouvons (Seuil), saga picaresque et fort documentée qui retraçait l'histoire de deux lignées de bourreaux. Sur la Cinquième, en prélude à un entretien entre Laurent Joffrin et Robert Badinter inévitable sur le sujet , Profession: bourreau, doc inédit de Patrick Cabouat, retrace l'histoire de la charge d'exécuteur des arrêts criminels. Une histoire qui remonte au Moyen Age, en Europe, et se clôt par «chômage juridique» un certain jour de l'automne 1981, en France, avec le combat des abolitionnistes enfin récompensé.
L'historien Jacques Delarue relate la vie de plusieurs dynasties, dont certaines dureront plusieurs siècles. Des parias, contraints d'habiter hors des villes, préposés aux tâches les plus ingrates, de vidanges de fosse d'aisance en équarissages. Rétribués chichement, presque à contre-coeur, par le pouvoir en place, qui, pourtant, ne peut se passer d'eux... Hélas, sur ce sujet peu connu, le réalisateur n'a su se dépêtrer de l'absence d'images. Aussi passionnant que soit le propos de Delarue, on bloque sur le procédé lourdingue d'incrustation qui transforme l'historien en présentateur météo. La forme, tout en m