Menu
Libération

«Tout le monde l'aimait beaucoup»

Article réservé aux abonnés
publié le 16 octobre 2001 à 1h16

On commençait à trouver le temps long. Qui donc nous dénicherait le témoignage people qui manquait? Qui interviewerait un «membre du clan»? Quelqu'un qui n'aurait rien à dire, parce qu'il ne peut rien dire, mais qui le ferait avec son nom écrit en bas de l'écran, «Ben Laden»? Et puis, dimanche, Thomas Hugues (7 à 8, TF1) est arrivé, comme d'habitude, souriant, frétillant. D'abord, cette phrase, admirable: «Il y a une semaine, à cette même heure, nous vous faisions vivre le début des frappes», bel anéantissement des récentes promesses des responsables de chaîne qui jurent avoir tiré les leçons de la guerre du Golfe, que l'infospectacle, c'est fini, que consigne a été donnée de mettre du conditionnel partout (comme si, en télé, l'image comptait moins que le texte...), qu'ils ont «remplacé le donner à voir par le donner à comprendre (1)».

Puis, le festival. Carmen Binladin, belle-soeur de, c'est en «exclusivité», c'est pour la «première fois», «ses confidences, c'est dans un instant». Une page de pub et l'info télé glacée commence. Qu'a-t-elle à nous apprendre? Qu'elle «adore la liberté» et l'«Amérique», qu'elle s'«entendait mieux avec [sa] belle-mère qu'avec [ses] belles-soeurs». Les cheveux noirs, le beau visage, les trains fins, tailleur sombre, robe courte et main posée sur les genoux, elle nous dit l'évidence, qu'elle était la plus «occidentalisée» de la famille, elle, la Suisse citoyenne. Il y a de l'executive woman chez elle, telle une sorte de contre-miroir de l'Autre, l