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Libération

«Ni démentir, ni confirmer»

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publié le 18 octobre 2001 à 1h18

Derrière Teyssir Allouni, une épaisse fumée noire. En direct sur sa chaîne, Al-Jezira, il vient nous donner des nouvelles de Kaboul. Comme souvent, le matin, CNN retransmet, et traduit, le dialogue en simultané.

«­ Le Pentagone dit détruire des positions stratégiques à Kaboul, est-ce vrai?

­ Nous ne pouvons pas le voir. On ne peut pas se rendre à l'aéroport. Kaboul est tout le temps sous les bombes.

­ La fumée derrière vous, elle se situe où?

­ A 700 ou 800 mètres de moi, à l'ouest, ou peut-être au nord-ouest de Kaboul. La dernière explosion a été très violente.

­ Et il y a des gens là-bas?

­ Oui, oui... bien sûr, ce que vous voyez, c'est le coeur de la capitale. Ce sont des dépôts d'essence. Il y a des maisons autour. Mais aucun blessé n'a été signalé.

­ Et comment les gens s'informent, là-bas?

­ Ils le faisaient par la radio. Mais depuis cinq jours, oui, c'est ça, cinq jours je crois, la radio a été réduite au silence. Les gens ne reçoivent plus d'instruction des taliban. [...] Et certains officiels afghans viennent ici, pour nous poser des questions sur la validité de nos reportages... En fait, nos mouvements sont très restreints... Nous ne pouvons rien démentir, ni confirmer.»

Fin du duplex. Assez de guerredugolfisation comme ça. «Now, sports!», comme dit le présentateur de CNN, pas mécontent d'avoir enfin un peu de concret à proposer. Quelques minutes plus loin, pourtant, il faudra bien revenir là-bas, en Afghanistan. Les images sont grossières. Elles ont ce grain pixel façon we