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Libération
Critique

Bande à part.

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CinéFaz, 0 h 30.
publié le 19 octobre 2001 à 1h18

Marie, elle s'appelle Marie. Elle lui a écrit une lettre. La lettre arrive à 3 h 45, c'est la nuit, le bout de la nuit. Le chroniqueur est loin, il veut lui répondre. Je vous salue Marie est le dernier volet de la Nuit Godard sur CinéFaz, le dernier chapitre, la dernière station. Des stations, il y en a sept. Six films et deux épisodes des Histoire(s) du cinéma, ça fait sept. Les Histoire(s) du cinéma, ça compte pour un, non? Marie attendra. La lettre, il l'écrira lundi. Je vous salue Marie repasse bien lundi, non? Pour l'heure, il y a les autres Godard, Bande à part surtout.

Bande à part, c'est une histoire d'amour. Une femme, deux hommes. Karina, le fils Brasseur, Sami Frey. Le beau Sami Frey, celui de Bardot. Enfin, on pourrait dire aussi Godard, Karina, non? L'histoire d'amour entre Karina et Godard. Ils sont jeunes, ils s'aiment. Elle est belle, elle sort d'un Dreyer. Il est sombre, il sort d'une salle de cinéma. Ils s'aiment, non? Des années plus tard, Anna dira de Jean-Luc: «Il avait un beau corps. Il était souple, c'était un acrobate.» Pas le Kama Sutra, attention. L'amour, juste l'amour. Des années ont passé, des années dures pour Anna Karina. Jean-Luc a été dur avec elle pendant ces années-là. Elle n'existait plus, c'est simple. Elle n'existait plus. Quand elle se souvient, quand elle se souvient de lui, de leur amour, elle dit juste: «Il avait un beau corps.» Des faits, rien que des faits. No regrets. Billie Holiday, Anna Karina, elles disent juste No Regrets. Les