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Libération

«Un seul choix: rendez-vous»

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publié le 19 octobre 2001 à 1h18

Le texte barre l'écran de CNN. «Vous êtes condamnés... Nos hélicoptères vont faire feu jusque dans vos camps. Nos bombes sont si précises que nous pouvons les lâcher à travers vos fenêtres. Notre infanterie est entraînée à tout type de climat et de terrain sur la planète... Vous n'avez qu'un seul choix: rendez-vous.» Il est midi, hier. En bas de l'écran, les incrustations se bousculent. «L'Amérique fait de la propagande antitaliban» s'efface devant un plus correct «l'Amérique diffuse des messages radio en Afghanistan». Du Pentagone, le correspondant de CNN apporte des précisions. Pourquoi et comment se rendre, mains sur la tête, armes au sol, etc. Il est midi, et l'on ne sait plus bien où est la nuit. Sur LCI, une nouvelle émission antigogo (1) vient de s'achever sur des images d'enfants. Ceux de l'Alliance du Nord, hauts comme une kalachnikov, que l'on exhibe armes au poing. Les épaules qui croulent, l'index qui atteint mal la gâchette, les sourires qui trahissent la mise en scène... Ceux de Kaboul, aussi. Filmés la nuit, en exercice de défense civile. Ils descendent aux abris, avec des yeux infrarouges, ces yeux de chats perdus, d'aveugles sous la coupe taliban. Il est midi, et sur La 5e, on rediffuse l'Arrêt sur image de la semaine, avec le témoignage de Tallat Tussein, journaliste pakistanais, consultant pour CNN, interviewé à l'hôtel Marriott d'Islamabad, QG de toutes les télévisions du monde puisque interdites en Afghanistan: «Ici, les reporters ne sont pas sur le terr