Berlin correspondance
C'est un véritable coup de poker. A 75 ans, Leo Kirch est en train de jouer son empire à quitte ou double. S'il échoue, c'est la banqueroute assurée. Car le groupe Kirch croule sous des milliards de dettes. Pour sortir sa chaîne payante Premiere World de la tourmente financière, Leo Kirch s'était mis en tête de l'introduire en Bourse. Face à l'hostilité de la Bourse de Francfort, pas franchement ravie de voir son indice plombé par une chaîne très endettée, Kirch a dû faire marche arrière. Pour mieux rebondir. Début septembre, il annonce qu'il mettra en Bourse, en 2002, le coeur de son empire, la filiale Kirch Media qui s'occupe notamment des droits de films et de sport. Tout simplement en fusionnant Kirch Media avec, une autre de ses filiales, ProSiebenSat1 (qui réunit les chaînes Sat 1 et ProSieben) déjà cotée depuis 1997. Les investisseurs qui n'apprécient guère l'opacité des comptes de Kirch Media ont sanctionné le projet. En six semaines, l'action a été divisée par deux.
Audit différé. Transparence oblige, le groupe Kirch a dû lever un coin du voile sur ses comptes lundi dernier. Montant officiel des dettes: 2,21 milliards d'euros au premier semestre 2001. Enorme. Pire encore, Dieter Hahn, le vice-président du groupe, a évoqué, lors d'une réunion d'analystes à Londres le 17 juin, un passif potentiel de 9 milliards d'euros! Les analystes présents ont failli en avaler leur chapeau. D'autant que les comptes présentés ne sont pas soumis à un audit, et «ne