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Libération
Critique

Adieu Polaks.

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«Des Polaks en Pologne», Arte, 20 h 45.
publié le 24 octobre 2001 à 1h21

En France, ils étaient les «Polaks», des familles de mineurs polonais arrivés dans les corons du Nord au début des années 20. En Pologne, ils seront les «Francuzis», Polonais aux manières occidentales, toujours étrangers. Entre 1945 et 1949, 150 000 Polonais du Nord de la France choisissent de «rentrer au pays». Ils viennent participer à l'édification de la Pologne ouvrière et embarquent par milliers dans des trains à destination de la Silésie. On leur a dit que, là-bas, «les fruits étaient plus gros, les maisons plus hautes». Helena, Jan et les autres livrent leurs souvenirs à la caméra: le comité d'accueil à la descente du train, les maisons «toutes prêtes» à les recevoir... Petit à petit, ils comprennent: des familles allemandes viennent d'être chassées de ces maisons si propres, on les a fait venir pour «repoloniser la Pologne». Le gouvernement communiste s'appuie sur eux pour asseoir son pouvoir. Considérés comme des «envahisseurs» par leurs compatriotes restés au pays, les «Francuzis» occupent les rôles clés dans les administrations, les usines, la police et l'armée. Mais quand, en 1949, l'économie polonaise s'effondre, la situation se retourne. Si le socialisme ne marche pas, c'est forcément qu'il y a des saboteurs vendus à l'Ouest... Les «Francuzis» évidemment. A travers plusieurs entretiens, le réalisateur Erwan Briand parvient à retracer les illusions et les déceptions collectives. Son documentaire, sérieux et fouillé, serait sans doute moins ardu s'il s'approchait