Les scénaristes ont un handicap sur les plateaux télé. Personne ne les prend trop au sérieux. Enfin, ça, c'était valable jusqu'au 11 septembre. Depuis, ces professionnels du boniment semblent avoir acquis un nouveau statut. Quelque chose qui tiendrait du Prophète en vingt-quatre images seconde. Désormais, la télé se raccroche à eux comme on s'était raccroché à leurs oeuvres, histoire de s'imaginer moins seul. Lundi, c'est Sylvain Despretz (Gladiator, Eyes Wide Shut...) qui tenait le rôle du scénariste hollywoodien. La cinéphage Arlette Chabot (Mots croisés, France 2) voulait savoir quelles étaient ses chances de rire un peu avec les films à venir. C'est vrai, toutes ces histoires d'ennemis intérieurs, d'Etat corrompu, de CIA conspiratrice, et de terroristes pas nets, ça commence à bien faire. Alors, retour de la comédie, ou pas? Despretz dit qu'il n'était sûr de rien, sauf de deux choses: c'est «CNN [qui] a repris le flambeau du film-catastrophe» et, vu «la déprime à Hollywood», «le fantasme de la destruction a vécu, une bonne fois pour toutes». Autour de lui, le RPR Pierre Lellouche écoutait, le Medef Denis Kessler hochait la tête, et on se disait que le cinéma a encore de beaux jours, c'est quand même le seul à pouvoir nous mettre d'accord avec ces gens-là.
Puis, Sylvain Despretz évoqua les toutes récentes consignes formulées à mots couverts par l'administration Bush aux studios américains. En gros: «Participez à l'effort de guerre, fournissez une image plus positive de l'A