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Libération
Critique

Jeux et machines à sous

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«Jeux vidéo, frissons et dollars». La 5e, 14 h 05.
publié le 30 octobre 2001 à 1h25

Le sujet s'ouvre sur le plan d'un immeuble triste et moche, au bord d'une route de Californie. Ici se tenait le siège social d'Atari, la société pionnière du jeu vidéo, auteur du minimaliste et pourtant révolutionnaire Pong, où deux barrettes blanches se renvoyaient une balle carrée au milieu d'un écran noir. C'était il y a presque trente ans. Depuis, le jeu vidéo est passé de l'artisanat à l'industrie lourde. C'est cette évolution fulgurante que le documentaire se propose de raconter. Pour cela, il choisit résolument l'angle économique, mettant constamment en exergue les chiffres d'affaires fabuleux réalisés par les éditeurs de jeux et les fabricants de consoles. Certes, la surabondance des chiffres noie souvent le propos, tandis qu'une seule comparaison donne une idée précise du phénomène: en 2000, les Américains ont dépensé autant dans les cinémas qu'en achat de jeux. Nourrie par les nombreux commentaires des gestionnaires et spécialistes marketing japonais, français ou américains, la démonstration acquiert une vertu pédagogique pas si évidente en si peu de temps. Tout juste peut-on regretter que, faute de temps justement, le film ne puisse davantage s'attarder sur la dimension artistique des créateurs. Restons donc sur les grands enjeux financiers, au moment où une terrible bataille est sur le point de s'engager entre les ténors du secteur. Qui, de Microsoft (XBox), Nintendo (GameCube) ou Sony (PlayStation2) sortira vainqueur? Après ce documentaire, on peut commencer à s