Jim Jarmusch, disait-on. Un cinéaste tardif, quelque chose comme ça. Le cinéma: un truc comme un autre aujourd'hui. Rien, ce n'est rien. Certains artistes prennent la pose, d'autres ont une attitude. Ils font ça naturellement ou pas, c'est pareil. On pourrait parler de musique, de rock music, de dandysme. Evidemment. Oscar Wilde/David Bowie. Soutine/Beefheart. Luis Mariano/Jacques Rozier. Tu es là, l'instant d'après tu n'y es plus. Disparaître du paysage, c'est comme écrire une chanson d'amour, un beau film si l'on préfère. Rimbaud/Presley. James Dean/Jim Jarmusch. Question de généalogies, d'attitudes. Questions essentielles en ces temps de postcinéma, d'arabesques d'images et de sons, de maniérisme militant. Légoïsmes, disait-on. Support/surface et tout le tintouin, Requiem For A Dream/Mother's Little Helper. Dans cette généalogie du rien, du déjà plus là, Jarmusch reste le premier. Il a inventé un cinéma de l'excès, de la drogue, avec Permanent Vacation (un petit Blanc, mi-clodo, mi-junkie, se prend pour Charlie Parker). Dès son deuxième film, Stranger Than Paradise, il a enfoncé le clou film = musique. Filmer comme Kurt Weil ou les Talking Heads (Jarmusch faisait lui-même du sous-Talking Heads avec son groupe, Del Bizanteens, des années avant que Kusturica ne s'avise de faire du gypsy-rock publicitaire, pas même édenté ni décadent). I'm Not There (I'm Gone), chante Dylan dans The Genuine Basement Tapes (vol. I-V), son disque le plus sincère, le plus américain. Américain,
Critique
Mystery Train
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par Louis Skorecki
publié le 30 octobre 2001 à 1h25
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