Un grand bol plein de cafards: la Poste autrichienne, pourtant peu réputée pour son humour, s'est déplacée, le 26 octobre, pour recevoir son Big Brother Awards (BBA), sorte d'oscars annuels du flicage. Ce ne fut pas le cas du grand gagnant de l'édition allemande de cet ironique concours (1), le ministre de l'Intérieur Otto Schily, qui a remporté à l'unanimité le prix d'honneur et le Grand Prix dans la catégorie politique. En raison «d'autres rendez-vous», selon un de ses porte-parole, le ministre SPD (ex-Vert et avocat de la Fraction armée rouge) n'a pas pu assister à la cérémonie qui s'est tenue à Bielefeld, dans une salle de l'historique filature de la ville.
Rappelons que ce concours, créé il y a trois ans, en Angleterre, par Simon Davies, directeur de l'association de défense des droits de l'homme Privacy International, récompense les «meilleurs représentants du mépris du droit fondamental à la protection de la sphère privée, sur le Net et ailleurs». Félicitations donc à Otto Schily pour l'ensemble de son oeuvre, qui, à en croire les organisateurs, «contribue, sous le couvert de la lutte contre le terrorisme, à la restriction des droits des citoyens en Allemagne et en Europe».
Cyberguerre. De tous les politiques allemands qui se prononcent sur la vie privée, en particulier depuis les attentats du 11 septembre, c'est Schily qui a été le plus loin, plaidant pour «un renforcement des pouvoirs de la police et des services secrets», se demandant si «les questions de protection