Mon général, qu'est-ce qu'on fait de l'hélico? On leur laisse, ou quoi? Sans doute, le haut gradé hésita un instant. Il y a une dizaine de jours, déjà, les talibans avaient exhibé le train d'atterrissage d'un premier hélicoptère de l'armée américaine. Al-Jezira était venue filmer l'engin. Toutes les télés du monde l'avaient ensuite montré, avec ce soin tout particulier qu'elles ont de rappeler, sous une forme de reproche à peine voilé, que c'est «la chaîne du Qatar» qui filme, comme pour s'excuser d'en diffuser ses images. L'affaire avait suivi son cours normal en temps de guerre. Les talibans disaient avoir abattu l'appareil, les Américains rétorquaient que c'était un mensonge, avant d'admettre que leur hélico avait rencontré un problème technique ­ une barrière, ou quelque chose comme ça. L'épisode avait bien tenu trois jours dans les JT.

Et samedi, voilà que ça recommence. Cette fois, les talibans affirment avoir touché un avion et un hélico. Le Pentagone dément pour le premier mais reconnaît la perte du second, «tombé, dit-il, à cause du mauvais temps». Sur France 2, la carte situe l'incident dans la région de Ghazni, Afghanistan. Et comme chaque soir, les doutes. Le front qui se plisse. D'autant que les opérations militaires se racontent désormais au pas de charge. C'est ainsi: la guerre a moins la cote, ces jours-ci. Et cet effet «best of», les meilleures images du jour, ce War Mix, n'y sont pas pour rien dans la confusion. Alors, devant son poste, on fait ce que la tél