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Libération

Canal + se vide de son sens

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La chaîne cumule plan social, émissions ratées et démissions.
publié le 17 novembre 2001 à 1h39

«Vous êtes dans l'impasse, vous ne savez plus quoi faire.» L'accroche de Gildas et vous, l'émission que présente Philippe Gildas chaque jour de la semaine à 12 h 30 sur Canal +, résume singulièrement bien la situation. Entre plan social déchirant, émissions ratées et démissions, la chaîne cryptée, qui vient d'avoir 17 ans le 4 novembre, ne rigole pas, mais alors pas du tout.

Cette semaine, Isabelle Giordano a jeté l'éponge après dix ans passés sur la chaîne. Plusieurs personnes vont venir grossir les rangs des 64 autres qui, à ce jour, ont pris le généreux plan social ­ «plan d'accompagnement social», insiste, pudique, la direction ­ mis en place en juin dernier. L'été avait vu partir les stars maison: Jérôme Bonaldi, Philippe Vandel, Thierry Dugeon... Et d'autres: équipes de production, petites mains, dont les postes avaient été supprimés en même temps que les émissions dont elles s'occupaient. Bref, comme le résume un responsable syndical: «C'est l'hémorragie.» Au troisième étage où, autrefois, se pressaient toutes les équipes de la maison, c'est le désert. «J'y suis passée l'autre jour, avant ça fourmillait de partout, là on se serait cru à l'heure du déjeuner», témoigne une ancienne.

Régime. Qu'est-il arrivé à Canal +? L'histoire est connue: Pierre Lescure, pdg de Canal +, cède aux sirènes de Messier et s'en va engloutir sa petite chaîne chérie dans le mastodonte Vivendi-Universal. Messier met Canal + au régime, Alain de Greef, directeur des programmes, au placard et place