Neuf mois dans la vie des Français, de septembre 2001 à juin 2002. D'une rentrée sociale dramatique à l'après-présidentielle. Un cycle pour faire naître espoirs, ambitions, ou pour les étouffer dans l'oeuf. Le casting de ces numéros spéciaux mensuels de Ripostes, sous forme de «documentaires thermométriques», peut paraître discutable. Jugez plutôt de la mixité : Roselyne (Bachelot) et les barons (du RPR) en face de Renée Mourmont, qui assemblait jadis des fers à repasser dans l'usine Moulinex d'Alençon ; Marie-Paule Méchineau, agricultrice, porte-parole de la Confédération paysanne, qui semble si éloignée des préoccupations pédagogiques de Marie-Claude Souffland, directrice d'une section d'enseignement professionnel au collège Giacometti du XIVe arrondissement de Paris. L'échantillon n'est pas totalement représentatif de la population ? Tant mieux. On mesure à merveille le décalage entre les états-majors politiques et ce qu'ils appellent, souvent gênés, la «base». Le fossé, large comme une tribune, entre un discours de Marc Blondel, secrétaire général de Force ouvrière, et la réalité quotidienne de ceux et celles qu'il représente. On examine au plus près cette façon si différente qu'ils ont d'appréhender l'après-«11 septembre». En direct live, sans voix off qui oriente ou trouble les pensées. Comment la directrice médicale du Samu social de Paris, débordée, intervenait le mois dernier en pleine psychose générée par la crainte de l'anthrax. Elle ne prend pas le temps, comme m