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Libération

«Faire notre boulot»

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publié le 19 novembre 2001 à 1h40

Hier, 13 heures, un homme sanglote. Il tremble, parle et parle encore. Claude Sempère est l'invité d'Arrêt sur images pour évoquer son travail: grand reporter. On voudrait passer à autre chose, mettre la guerre entre parenthèses. Aller voir ailleurs si l'image ne serait pas plus verte. Samedi, il y a bien eu Xavier Couture, le directeur d'antenne de TF1, venu à + Clair pour nous faire marrer avec son Bigdil, «symbole de la quête de sens» au prétexte que «le clown Lagaff permet aux enfants et aux parents de se parler». Quelques secondes durant, toute la grille de TF1 apparaissait sous un jour sensé. On rêvait. Si le Juste Prix a été sucré, c'est parce qu'il avait perdu son juste sens. Si Sans aucun doute est encore là, c'est qu'il recèle sans aucun doute un sens caché. Alerte à Malibu? Le rendez-vous des sens en éveil. Etc. Mais non. La guerre encore. Claude Sempère retient ses larmes. Il est question de Johanne Sutton, de Pierre Billaud et de Volker Handloick, les trois journalistes morts lundi en Afghanistan. Il est question, aussi, de l'avis autorisé d'un Robert Namias. Dans le Monde, puis sur Canal +, encore samedi, le sensé directeur des infos de TF1 a émis de sérieuses réserves. Pour lui, le trio n'aurait pas dû monter sur un char de l'Alliance du Nord. «Un char n'est pas fait pour véhiculer des journalistes mais des militaires qui vont faire la guerre. C'est un risque très grand [...] et qui n'a plus de rapport avec le métier que l'on fait.» Alors, Claude Sempère répon