Après le Pays de Galles et la République tchèque, c'est au tour de la France d'être croquée par Histoires de famille, série de six mini-feuilletons en six épisodes consacrés chacun à un pays de l'Union européenne. Comme les autres réalisateurs qui ont accepté de se prêter au jeu d'Arte, Olivier Langlois a respecté une «charte»: filmer en DV, choisir un thème «fort» représentatif du pays, et confronter trois générations, grands-parents, parents, enfants. Campagnes démarre par la voix off de «l'aïeule», Mamie Georges. Elle se souvient de ses deux «petits», Jean-Claude et Eric, batifolant dans les meules, se réjouissant de l'arrivée de la moissonneuse-batteuse qui allait faire d'eux les «rois du monde». Aujourd'hui, son mari est mort, les fils se sont partagé la terre et se retrouvent criblés de dettes. Jean-Claude, président d'un syndicat local, se bat contre tous: la coopérative, la banque, les politiques. Eric, plus pragmatique, laisse ses terres en jachère «pour toucher les aides» et transforme ses étables en gîte rural. Sur cette relation compliquée entre deux frères, les scénaristes ont voulu construire une vision «contemporaine» du monde paysan. La PAC (Politique agricole commune), les primes, les quotas, reviennent sans cesse au coeur du dialogue, que ce soit par la télé, dans le sermon du curé ou les remarques naïves des enfants. Malgré cette volonté acharnée d'administrer un message (comment tolérer une mondialisation qui détruit des surplus et «laisse mourir de faim
Critique
La terre en partage
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par Ondine Millot
publié le 19 novembre 2001 à 1h40
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