Menu
Libération
Interview

Une loi contre le sexisme dans les médias?

Article réservé aux abonnés
C'est la proposition de l'Association des femmes journalistes. Table ronde ce soir.
publié le 20 novembre 2001 à 1h40

Il y a an, au terme d'une enquête sur la présence des femmes dans les médias (en France et dans le monde), l'Association des femmes journalistes (AFJ) se demandait: «Pourquoi 82 % des gens qui font l'actualité se rasent tous les matins?» Autrement dit, pourquoi la place des femmes dans les médias se résume-t-elle à un petit 18 %, une fois passés au peigne fin images télés et photos, couvertures des quotidiens nationaux et régionaux, propos rapportés, simples mentions...

Cette année, l'association, créée il y a vingt ans, dans la mouvance de l'arrivée de la gauche au pouvoir, pour promouvoir la place et l'image de la femme dans les médias (avec des prix pour le documentaire, l'article, le livre, la photo et la pub les moins sexistes), lance un pavé contre les propos discriminatoires. Propos caractérisés ou plus insidieux lorsqu'ils prennent la forme de poncifs qu'on retrouve si souvent à la télé, à la radio, dans les journaux ou dans la pub. Ainsi, dans 21 % des cas, les femmes sont encore présentées dans les médias comme «femme de» ou «mère de», là où l'homme n'est «mari de» ou «père de» que dans 4 % des cas. Autre classique: une femme sur trois est présentée de façon anonyme ou sans mention de sa profession... Pour son anniversaire, l'AFJ organise aujourd'hui une table ronde sur le thème suivant: «Sexisme et liberté d'expression, faut-il une loi ?» (1) Entretien avec Isabelle Germain, présidente de l'association.

Y a-t-il vraiment matière à légiférer sur les propos sexistes d