Menu
Libération
Critique

Maître ès son.

Article réservé aux abonnés
«Le cri de la LPO», par Yann Paranthoën. France Culture, samedi de 15h à 17h30.
publié le 1er décembre 2001 à 1h49

La diffusion d'un documentaire de Yann Paranthoën constitue un événement. Ce tailleur de sons, fils de tailleur de pierres, est devenu un monument dans le monde de la radio. Il est l'un des seuls à pouvoir encore travailler six mois sur un documentaire. Ses réalisations, bijoux ciselés dans la matière son, rythmés comme une musique, sont le haut du panier de la création sonore, si rare en France. Ce Breton enregistre tout avec son Nagra des années 70, ne porte jamais d'écouteurs et garde son micro au niveau du ventre. Pas de script non plus. «Respecter les sons, ce n'est pas les plier à son envie, il ne faut pas les maîtriser trop mais essayer de les laisser libres», explique-t-il. On est donc loin du reportage micro tendu au plus près des lèvres de l'interlocuteur. «Si on peut donner à entendre ces trois éléments ­une histoire, une musique, des sons, il faut que ce soit musical sans qu'il y ait de musique ­ et qu'apparaisse une fiction, le travail est réussi.» Le cri de la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux), sa dernière création, est diffusé dans le Radio libre de samedi. Deux heures et demie sur la station ornithologique de L'Ile-Grande, son village natal, il fallait le faire. Mais quand on a déjà réalisé deux heures sur la femme de ménage de la Maison de la radio (Lulu) faute de frais de déplacement, tout est possible. La station LPO a reçu, après le naufrage de l'Erika, 1373 oiseaux mazoutés en neuf mois. De quoi entendre tout un monde, celui de la mer, des oisea