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Libération
Critique

Vierge en vue en Herzégovine.

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«Apparitions et miracles», Arte, 20 h 45.
publié le 3 janvier 2002 à 21h34

Au premier rang des fidèles agenouillés, une femme blonde, permanentée, les yeux embués levés vers le ciel. Elle sourit, puis une larme de bonheur coule lentement sur sa joue. «La Vierge était très déterminée aujourd'hui», dira un peu plus tard Mirjana. Il n'est pas donné à tout le monde d'entrer en contact quotidien, à heure fixe, avec la «mère de Dieu». Six jeunes Croates de Bosnie ­ six «voyants» ­ se sont vu octroyer ce privilège un jour de juin 1981. A moins qu'ils ne l'aient décrété... Depuis ce miracle, le pèlerinage de Medjugorje, une bourgade située à quelques encablures de la ville martyre de Mostar, est devenu un must, détrônant même dans le coeur des fidèles catholiques celui de Fatima (Portugal).

Dans son enquête sobre et fouillée (Quand la Vierge apparaît, 22 h 25), Patrick Benquet rappelle les circonstances des apparitions de la Vierge sur les collines arides de l'Herzégovine, puis l'usage qu'en ont fait les hommes. Pas la peine d'en rajouter. Ivan, l'un des six voyants, vit la moitié de l'année aux Etats-Unis, d'où il organise de lucratifs séjours pour des dizaines de milliers de pèlerins américains. Maria, sa «collègue» voyante, réside en Italie d'où elle transmet quotidiennement aux curés croates de Medjugorje la teneur des messages ­ plus insipides, tu meurs! ­ qu'a bien voulu lui communiquer Marie. Interrogeant hiérarques de l'Eglise et historiens, éclairant le conflit entre les frères franciscains qui «gèrent» Medjugorje et le Vatican qui ne reconnaît pas