Au Québec en ce début 1966, Martin ne jure que par le hockey et son idole, Henri Richard (sorte de Platini montréalais de la crosse). Tranquillement couvé par des parents soucieux de son bonheur, il passe le temps en rêvassant sur ses vignettes simili Panini à l'effigie des stars du championnat de hockey. Guère pressé de grandir, Martin, en théoricien avant tout, préfère vivre sa passion de loin plutôt que sur le terrain. Les coups, l'adversité, ce n'est pas trop son truc et seul son oncle, un peu noceur et toujours pas rangé à 40 ans, arrive à le sortir un peu de sa torpeur. Par à-coups cependant, Martin se familiarise avec le monde du dehors qu'il faudra bien affronter un jour. Les billets pour le match qui ne tombent pas du ciel, la prof vieille école, qui détecte les ongles en deuil du bout de sa règle mais qui peut aimer et souffrir aussi. Il suffit de tomber sur une de ses étreintes avec le directeur dans une réserve quand on vous croit en cours. Quant au prof d'anglais peace and love et gentiment utopiste, il amènera sa classe de petits moutons à comprendre que plusieurs regards sur la vie peuvent coexister. Alors, peu à peu, Martin fera sa mue, lentement, au rythme de ce film un peu assommé par l'hiver canadien.
Comme maintes chroniques de passage douces-amères, on s'y contemple le nombril un peu plus longtemps que nécessaire. Toutefois, les rapports familiaux sont bien cernés, le décalage filles-garçons également. D'où pour Martin une ébauche de premier amour qui vie