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Libération
Critique

Fiers d'être marseillais.

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«D'où viennent les Français?» (1/5). Ce soir: «Les deux rives». France 3, 23 h.
publié le 7 janvier 2002 à 21h36

L'immigration, ce sont ceux qui l'ont subie qui en parlent le mieux! Tel est le postulat de D'où viennent les Français? qui donne la parole à cinq familles d'origine étrangère. Ce soir, les Mouaci, débarqués de Kabylie dans une cité de Marseille. D'abord Mohand le père en 1958, puis sa femme Ouiza en 1972. Déracinée, effrayée à l'idée de sortir faire les courses, elle gère aujourd'hui le budget familial. La langue, la lecture, l'intêret pour la politique: le processus s'est mis en marche de lui-même. Mohand ­ privé de vote, car Algérien ­ a poussé vers l'isoloir ses neuf enfants afin qu'ils décident eux-mêmes de leur avenir. Fan de l'OM, pare-soleil «Fier d'être marseillais», accent coloré cigales, Mohand se considère pourtant Français et malheur à qui le contredit. Un policier en fit l'amère expérience: «Lopez qu'il s'appelait, lui non plus n'était pas français, encore moins que moi et mes deux grands-pères morts pour la France dont l'un en Indochine, on ne sait même pas où...»

Dans ce docu captivant, avant de voir une famille immigrée, on voit surtout une famille où chacun a ses idées parfois antagonistes. Ici, on se réjouit face au berceau du petit-fils, on regarde les photos de vacances au bled et on emmène celles des enfants à la grand-mère restée en Kabylie. Exactement comme agirait une famille dite «de souche». On pourra objecter que les Mouaci sont de trop «bons clients» pour la télé, trop bien intégrés. Mais l'intégration, c'est un mot que réfute Habasse, l'un des fi