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Libération
Critique

Epopée hérétique.

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«Les Cathares». Arte, 22 h 20.
publié le 10 janvier 2002 à 21h38

«Le dragon a été poussé par le trou sur Terre. Dans la bousculade, des anges sont tombés avec lui. Ils ne voulaient pas le suivre, alors ils se sont mis à pleurer. Pour les punir et se venger, le dragon a enfermé ces esprits de lumière dans un corps de boue.» Les Cathares, puisque c'est d'eux qu'il s'agit, voulaient libérer cette «parcelle de lumière divine» pour qu'elle retourne près de Dieu. Pour cela, il fallait parvenir à devenir un «bon homme», «un Parfait», et suivre les trois interdits: la bouche (pas de viande, pas de mensonge), le sein (chasteté), la main (non-violence absolue). Remarquablement construit, le documentaire de Michel Roquebert, Anne Brenon et Chema Sarmiento, relate cette épopée religieuse, européenne et médiévale. Les explications sont illustrées par des extraits de la série de Stellio Lorenzi (le Drame cathare, déjà diffusé en mars 1966) donnant ainsi un visage aux protagonistes .

C'est dans les Balkans que la religion cathare apparaît pour la première fois, avant d'essaimer dans toute l'Europe. En France, à cette époque, la société repose sur une structure pyramidale avec, à la base, les paysans, au-dessus, les soldats et, au sommet, l'Eglise. L'historien Jean Duvernoy, mais aussi l'abbé Passerat, Enrique Gavila, ou Emmanuel Le Roy Ladurie expliquent que la suprématie du clergé ne suffit pas pour organiser une croisade contre les cathares sur des terres qui ne lui appartiennent pas. Le pape Innocent III trouva une parade, les terres de ces hérétiques