Canal +, 16 h 05. Septième art, Sixième Sens, est-ce que ça fait sens? Dans la mesure où le cinéma en tant qu'art ne s'envisage que comme symptôme, oui. Symptôme de quoi? De la muséification du cinéma, évidemment, cette manière têtue de refuser une fois pour toutes toute cinéphilie réelle (perdre pied devant les images) pour lui substituer une cinéphilie de salon (régner en maître sur son Home Cinema). Ivresse ou maîtrise, il faut choisir. L'idée maîtresse du premier Indien à régner en maître à Hollywood (là où d'autres Indiens firent, au mieux, de la figuration), c'est de jouer de l'impression d'ivresse et de l'impression de maîtrise en même temps. C'est simple, mais il fallait y penser. Filmer Vertigo à l'envers, si l'on préfère, en donnant l'impression que c'est la tête du spectateur qui n'est pas à l'endroit. Prendre le parti de la morte, la brune, jusqu'à la mort.
Pour ceux qui ne vont plus au cinéma, ce qui n'est pas plus bête qu'autre chose, on rappellera que Sixième Sens raconte l'histoire d'un petit garçon en train d'apprivoiser le psychanalyste qui vient le guérir de sa phobie des fantômes. L'astuce, c'est que le psychanalyste lui-même est un fantôme. Il est mort, il ne le sait pas. Il doit apprendre à accepter de n'être plus de ce monde, comme dans toute bonne adaptation hollywoodienne du Livre des morts tibétains qui se respecte. En un mot, il est le spectateur du film en train de se faire. De se faire sans lui, bien sûr. Vous avez dit métaphore? Vous avez dit spe