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Libération
Critique

L'esprit de Juliette.

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«L'Héritière», de Bernard Rapp. France 3, samedi, 20 h 55.
publié le 12 janvier 2002 à 21h39

Enfant, Juliette croyait aux contes de fées. Mais ses jolis yeux sombres ont vite pigé que les princes, les châteaux et les fées s'étaient fait la malle depuis une sacrée lurette. Heureusement, Juliette avait de l'esprit (Géraldine Pailhas, parfaite). C'est alors qu'elle a commencé de regarder un peu le monde de l'entreprise. Un monde parfait, avec des méchants très méchants (enfin, pas tant que ça), des gentils cadres pleins de bonnes intentions, des usines en guise de château... Juliette a grandi et la voici supergirl chargée de clientèle dans un hôtel, avec des méthodes rien qu'à elle et qui marchent. Jusqu'au jour où un chevalier d'industrie qui a fait fortune dans l'agroalimentaire se pointe, (Michel Duchaussoy, évidemment impeccable), l'observe et se barre. En lui laissant un fétiche, une pièce avec laquelle il a toujours pris ses décisions. C'est du symbole très symbole, comme on aime le samedi soir. Après, on devine : il meurt, laisse la filiale saine de son usine à son fils légitime, et l'autre, Norlait, en moins bonne santé à... Juliette, la fille qu'il eut avec une maîtresse aimée. Voici Juliette catapultée à Norlait, jardin extraordinaire à ses yeux de femme courageuse, attendrissante, pas du tout tueuse. Elle y trouve les gentils (François Berléand, en éminence grise, bien sûr), les agents troubles et les cadres pleutres.

Bernard Rapp, à qui le petit écran va sans doute mieux que le grand, nous trousse là un joli conte du samedi soir, bien monté, léger. La fin se