Suite à la fastueuse tournée de Corps et armes, Canal Jimmy consacre sa première «Spéciale musique» à Etienne Daho. L'émission, centrée sur le seul Daho, traque le chanteur dans un dépouillement quasi monacal. Avec interview intimiste entrecoupée de morceaux du concert de La Plaine-Saint-Denis, en décembre. Limité à la formule voix-clavier (avec Christian Fradin), ce chouette happening livre sans artifices Saudade, Sur mon cou (texte de Jean Genet), Des attractions-désastres, Comme un Boomerang (inédit de Gainsbourg sorti en single avec Dani), ou Epaule Tatoo. A deux pas du public, Daho sait apprivoiser son trac, et la nudité de la formule démontre ses énormes progrès vocaux en concert.
Vient ensuite Tant pis pour l'Idaho, road movie en noir et blanc tourné en 1989. Le chanteur rennais s'en alla à l'époque confronter l'Amérique à l'image qu'il s'en faisait. Bourré de références, le film s'ouvre sur Etienne fumant dans les draps du Chelsea Hotel sur fond de Nico (Chelsea Girl) avant de recevoir Alan Vega, venu lui faire un topo sur New York, ville rock. Subitement transplanté au Texas, Etienne esquisse une danse avec un vieux Mexicain, discute avec de jeunes immigrés ou se grise d'espaces à l'arrière de la voiture, Stetson au vent, avant un boeuf avec Chris Isaak. Accompagné dans ce périple par un ami et Edith Fambuena (la moitié des Valentins qui fut longtemps sa guitariste), Etienne en gros plan se livre par intermittences. Avec ce film, il revisite sa Dernière Séance et, dé