On saute tardivement dans le wagon Gary Marshall (Pretty Woman, Frankie and Johnny, Just Married), mais on y saute. On y saute à pieds joints, avec le plaisir des abrutis de romance et d'insignifiance hollywoodienne, ceux qui regrettent à la fois l'insondable bêtise des anciens films hollywoodiens, souvent les plus grands, et la bêtise admirable des spectateurs qui les aimaient, cette pratique de l'éblouissement enfantin qui leur donnait à la fois les meilleures armes critiques et le droit de juger. Aujourd'hui, ces spectateurs se sont évidemment fait la malle. Ils préfèrent sourire ou fondre en larmes aux belles surprises scénarisées de la télévision (Stars à domicile), à ses dérapages plus ou moins mis en scène, à sa réelle grandeur populaire. Avant que le «cinéma» ne déménage à la télévision, il y a une cinquantaine d'années, et qu'il laisse place à l'industrie internationale du remake, on pouvait légitimement fondre en larmes aux somptueuses bêtises signées Ford, McCarey ou même Hitchcock, tous ces films d'un raffinement inouï que seuls les spectateurs ordinaires savaient apprécier et décrypter. Ceci dit, les critiques n'étaient pas plus malins qu'aujourd'hui, préférant Wyler à Ford dans une belle unanimité qui réunissait la crème de l'intelligentsia parisienne et l'establishment journalistique hollywoodien.
Just Married, c'est l'équivalent/cinéma de Stars à domicile, une somptueuse scénarisation TF1 de l'effet de surprise filmé, avec des vedettes qui surgissent à l'impro