Selon les spécialistes, les attaques des transports de fonds sont un peu le thermomètre du grand banditisme. Température prise au cul d'un fourgon blindé avec kalachnikov et lance-roquettes, par le magazine d'enquêtes présenté par Elise Lucet. Lequel espère prouver que le milieu a changé, avec l'apparition de «petits délinquants qui n'hésitent pas à monter sur un coup et à faire feu». Lionel de Coninck a donc dégoté un jeune repenti, petit dealer de cité devenu braqueur: «Alfred». Par souci d'anonymat ou pour livrer au journaliste ce qu'il est venu quérir (du sensationnel), il cache son visage sous une taie d'oreiller. Quant à l'intérêt de son témoignage, il est à la hauteur des questions posées. «Avez-vous conscience que lorsque vous dites: "Donne-moi l'oseille sale pute", vous traumatisez la femme à qui vous dites ça? Non, c'est comme les armes lourdes, lorsqu'elles sont amenées sur le terrain, ce n'est pas pour décorer la voiture.» Du braqueur aux braqués, la deuxième pièce à conviction prend la forme, si peu inédite, d'un reportage embarqué. Une tournée des distributeurs de billets avec une équipe de la Brinks. Docte conclusion du réalisateur, Jean-Philippe Desbordes: «Dans la réalité quotidienne du transport de fonds, ces hommes sont et demeurent des cibles mouvantes, à la merci de ceux que l'appât du gain finit par pousser au crime.» Heureusement, pour sortir de ce traitement très Droit de savoir (TF1), Elise Galand dresse un portrait sensible et brillant de feu Fran
Critique
Francis le Belge, Alfred la Balance
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par François AUBEL
publié le 24 janvier 2002 à 21h47
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