Ils pullulent. Grouillent, tout microbes qu'ils soient, à l'ombre des mammouths du magazine, les féminins dont raffolent les annonceurs, la grande famille des journaux télé, qui jouit des diffusions les plus importantes de la presse. Leur nom, en version journalistiquement correcte: magazines à «centre d'intérêt». En fait, des journaux de niche qui dépassent rarement les 10 000 exemplaires, quand ils ne donnent pas carrément dans la microniche. Exemples, au hasard: Passion Pitbull ou (après tout à chacun ses goûts) Passion Rottweiler, qui, comme leurs noms l'indiquent, sont loin de s'être sottement lancés sur l'immense créneau du chien. Ou encore, sur des terres nettement plus sauvages, les bimestriels Sanglier Passion et Bécasse Passion.
«Chaque tribu sa revue». Une vraie tendance. Et qui surfe d'ailleurs au plus près des tendances. Débordante dans le tatouage. Au choix: Tatoo Savage, Tatoo Life, Tatouage Magazine, Tatouage Bandana... Explosive dans la famille du sport, qui n'en peut plus de décliner le roller (Crazy Roller, Roller Session, Roller Max, Roller Saga...), à se demander si un éditeur n'aura pas un jour l'idée de faire un magazine sur comment faire du roller dans sa baignoire. Trépidante dans le cocooning version décoration, jardinage (jusqu'à s'intéresser au jardin japonais exclusivement) et bouffe (jusqu'à se centrer sur les seules salades). Même les âtres ont leur revue: Cheminée Magazine, un bimestriel qui se paie en plus le luxe de sortir une fois par an Vot