Octobre 1999, les amoureux de l'image sont en émoi. Pour la première fois, une vue aérienne de l'un des plus beaux volcans d'Auvergne, celui du Pariou, se retrouve au centre d'une action en justice. Six associations réunies sous l'étendard de l'Union des propriétaires de la chaîne des Dômes attaquent une photothèque, une agence de pub et Géant-Casino. Le crime du trio? Avoir usé de cette photo de paysage sur des affiches destinées à vanter les produits auvergnats vendus par l'hypermarché à Clermont-Ferrand. De quel droit les propriétaires du site auvergnat leur réclament-ils 18 293 euros de dommages et intérêts? Tout simplement, au nom du «droit de propriété». Argument: ladite photo aurait «incité à la surfréquentation du site», et par conséquent de leurs terres. Ils entendent donc percevoir «les fruits de ce droit de propriété»...
Plainte rejetée. Janvier 2002: le volcan du Pariou redevient ce qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être. Soit un «paysage emblématique», un patrimoine naturel, dont l'image peut être «librement utilisée». Ainsi en a décidé mercredi dernier le tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand, qui a rejeté la plainte des propriétaires du Pariou. Au grand soulagement des défenseurs du «droit de voir» donc de montrer qui, depuis trois ans, n'ont cessé de batailler contre les arguties sonnantes et trébuchantes des plaignants. Comme l'Observatoire de l'image (1) créé dans la foulée du cas très symbolique du Pariou. Comme Gérard Ducrey, avocat spécia