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Libération
Critique

Police.

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Police France 3, 20 h 55.
publié le 4 février 2002 à 21h56

On peut voir dans ce polar psychologique de Maurice Pialat, qui en a remué plus d'un il y a presque vingt ans, une sorte d'hybride de Touchez pas au grisbi et de Meurtre d'un bookmaker chinois. On peut aussi y chercher, c'est plus abstrait mais aussi intéressant, les traces prémonitoires de cette fameuse énergie «interactive» dont on n'arrête pas de ne pas parler, cette énergie dépensée en pure perte, et qui se joue d'elle-même sur les consoles électroniques du monde entier. Dire deux choses à la fois, ça doit pouvoir se dire. Retrouver d'abord, dans les contre-emplois radicaux de ce cinéaste impatient (Anconina en avocat, même en avocat mafieux, faut le faire), les effets de casting historiques de Jean Renoir, le maître de Pialat (et le patron de cette Nouvelle Vague française qu'il accuse à tort, depuis des années, de l'empêcher de tourner). En 1932, quand Renoir donne le rôle du premier Maigret de l'histoire du cinéma à son frère, Pierre Renoir (la Nuit du carrefour), c'est toute l'histoire du cinéma qui en prend un coup. Au même moment, un cinéaste plus proche de Pialat, Julien Duvivier, choisit pour son Maigret (la Tête d'un homme), un acteur aussi formidable et aussi décalé, Harry Baur.

Quand Pialat lance la petite Sophie Marceau dans les pattes de Depardieu, il réédite, probablement sans le savoir, la confrontation purement physique, purement sexuelle, entre l'immense Pierre Renoir et la petite Danoise délicate de la Nuit du carrefour, Winna Winfried. A peine six ans p