Quand l'avocat d'affaires Bill propose à Miss Barnett «une petite mission à l'étranger», la brunette sourit et dit oui tout de suite. Tu parles, Saint-Domingue, ces temps-ci, c'est tendance. Tout le monde y va ou en revient. La mission de brunette Barnett est assez simple: corrompre le gouvernement local dans une affaire de terrain à bâtir niché sur une réserve naturelle. L'endroit s'appelle la Baie des tortues, mais rien n'indique que Didier Schuller vit (vivait?) dans les parages. On a beau scruter l'écran, on voit bien des limousines noires, des berlines blanches, des 4x4 rouges, des villas, du palmier, d'ukulélé, des palaces, des types louches, des femmes faciles, du fric et encore du fric, mais pas de Sea-Horse Ranch. A moins que...
C'était samedi sur Canal +, et c'est en rotation tout ce joli mois de février. Le film s'intitule Passions à Saint-Domingue, c'est le porno mensuel de la chaîne, produit par Blue One (soyons précis: Blue One, c'est du Marc Dorcel en mieux, avec en général plus de moyens, d'où l'exotisme). A une époque, on aurait sans doute qualifié la chose de cinéma-vérité. Ou de docu-fiction. «On doit faire approuver le projet sans faire de vagues. Il s'agit quand même d'un complexe hôtelier de 20 millions de dollars», dont 10 % de rétro-commissions, dit Barnett, par ailleurs courte vêtue du soir au matin et plutôt futée (étudiante, Barnett rendit sa thèse sur «l'influence des médias lors de la guerre du Golfe», une consoeur, donc; une amie, presque). L'air