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Libération
Interview

«La presse jeune a survécu en se montrant créative».

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publié le 6 février 2002 à 22h00

Résistant pied à pied à la concurrence de la télé, des consoles de jeux, des sites Internet..., la presse jeune qui s'adresse à un public de quelque 13,5 millions d'enfants et d'adolescents (dès 6 mois!) est particulièrement bouillonnante en France. Pas moins de 100 titres à son actif. Sociologue au CNRS et spécialiste des médias, Jean-Marie Charon, qui vient de publier un livre sur le sujet (1), analyse ce secteur.

Selon vous, la presse française pour la jeunesse «n'a pas d'équivalent dans le monde». Pourquoi?

Avec ses 105 titres et ses 108 millions d'exemplaires par an, elle constitue un secteur à part entière. Alors que dans d'autres pays européens, comme l'Angleterre, l'Espagne ou l'Italie, elle est absorbée par les quotidiens, sous la forme de suppléments, ou par l'édition classique, sous la forme de livres. C'est aussi une presse qui a marqué les mémoires. Tout le monde se souvient des Pieds Nickelés (qui faisaient les 400 coups dans l'Epatant), de l'Espiègle Lili (dans Fillette), de Bécassine (la Semaine de Suzette) et bien sûr de Mickey, de Spirou et de Tintin dans leurs propres titres.

Vous expliquez également qu'elle a beaucoup changé. Les «illustrés» de l'après-guerre ont quasiment disparu, par exemple.

Il faut rappeler qu'il s'agit d'une presse très ancienne, l'une des plus anciennes spécialisations, avant même l'apparition de la presse féminine. Le premier titre s'adressant aux jeunes, le Journal d'éducation, est né en juillet 1768, rejoint une quinzaine d'années pl