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Libération

Polémique sur les fichiers des journalistes

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La Cnil est accusée de vouloir contrôler les carnets d'adresses.
publié le 7 février 2002 à 22h02

Les journalistes devront-ils bientôt déclarer à la Commission nationale informatique et libertés (Cnil) les données nominatives et personnelles (en gros, leur carnet d'adresses sur ordinateur) qu'ils accumulent au cours de leurs enquêtes? C'est ce que craignent les associations de défense de la liberté d'expression, parmi lesquelles le Réseau Voltaire.

Un texte actuellement en discussion au Parlement, et visant à réformer la loi informatique et libertés de 1978 pour l'adapter aux directives européennes, prévoit que les entreprises de presse écrite ou audiovisuelle devront désigner un «correspondant aux données personnelles» au sein des rédactions, afin de sensibiliser la profession à la protection des informations privées. Selon Thierry Meyssan, du Réseau Voltaire, cela reviendrait à imposer «un garde-chiourme au sein des rédactions, qui aura une responsabilité juridique face à la Cnil»... Est-ce que la présence d'un tel interlocuteur ­ désigné par ses pairs ­ imposera aux journalistes de déclarer leurs fichiers à la Cnil? «Absolument pas!», rétorque l'instance. Elle rappelle d'ailleurs qu'elle «recommande» d'ores et déjà la nomination de tels «correspondants». Une recommandation suivie de peu d'effet jusqu'ici.

Autosurveillance. Pourquoi rendre obligatoire ce système, alors que la directive européenne ne l'impose pas? «Pour mettre en place une autosurveillance de la profession», répond la Cnil. D'après la loi informatique et libertés de 1978, tout détenteur d'un fichier de re