Paris aura un quotidien gratuit dès lundi. Son nom: Metro. Propriétaire: le groupe suédois Metro International, qui édite déjà des quotidiens gratuits dans 21 villes à travers le monde. Il devrait être très vite rejoint par son habituel rival, 20 Minutes, du groupe norvégien Schibsted, présent dans cinq grandes villes européennes.
Voilà plusieurs mois que les deux groupes fourbissaient leurs projets. 20 Minutes aurait pu sortir le premier: il a décroché un contrat en or avec la SNCF, lui permettant d'être distribué dans les gares et le RER, et signé hier une alliance avec Spir, filiale indirecte de Ouest-France, un géant de la presse de petites annonces (Boum Boum, etc.). Trop tard. Metro le prend de vitesse.
A moins que le puissant syndicat du Livre CGT mette à exécution sa menace de «bloquer la sortie» du quotidien. Il a interpellé hier le Syndicat de la presse parisienne (SPP). Et s'apprête à rencontrer aujourd'hui la direction de France Soir, qui sera imprimé avec Metro. Le Suédois se repliera-t-il au dernier moment en cas de gros mouvement social? S'il a de quoi sérieusement s'inquiéter, il est pour l'heure dans les starting-blocks. Après des années de tâtonnements. Et cinq mois de marathon à une cadence soutenue.
Econduit par la RATP. En 1995, à peine Metro est-il né à Stockholm que ses fondateurs rêvent d'une stratégie internationale. Premier contact est pris avec la France, et particulièrement avec Paris, en 1998. Cette année-là, le Suédois qui partout ailleurs se donne