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Libération

Ceci n'est pas une pipe.

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publié le 12 février 2002 à 22h12

Dimanche, sur TF1, un remake de la 7e Compagnie, sauf que l'action se déroule en Corée du Nord aujourd'hui, et que ces Henry Guibet-là sont des parlementaires français. A part ça, même air débonnaire, même franchouillardise en étendard. Résumons. Trois députés aux cheveux gris (DL, UDF et PCF) s'en vont en goguette au pays des Derniers Staliniens (c'est le titre du film). La mission, qu'ils ont acceptée, avant de bientôt s'autodésintégrer sous nos yeux, consiste à savoir si notre beau pays doit reconnaître le beau régime de Kim Jong-il. Au début, tout va bien. A l'aéroport de Pyongyang, Christian Martin (l'UDF), Jean-Claude Lenoir (le DL) et George Hage (le PCF) sourient devant la jolie envoyée du dictateur: «La Corée déploie tous ses charmes.» D'emblée, George Hage, le coco globalement positif, annonce qu'il ne «croit pas ce qu'on dit sur la Corée». Lenoir est plus circonspect. Quant à Martin, le chef du commando, il se régale. La Corée, il connaît. Il est un peu chez lui. Le film est monté cut. Allez, hop, visite guidée de la capitale du Guide sublime, ses magasins aux étals vides, ses avenues larges comme des no man's land, et arrêt photo avec dépôt de gerbe de fleurs sur la statut de Kim Jong-il («30 mètres de dictateur en bronze doré», comme dit une voix off). Puis réunion avec les officiels: «On voudrait bien voir une prison ou un camp d'internement ou les deux... Mais on tient beaucoup à voir "un petit peu" les prisons.» Aussitôt dit, aussitôt fait: rapide tour dans u